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Compte rendu de la journée du 17 janvier 2004
Rédigé par Edith CHABOT
Invités : C. Niewiadomski et Ph. Bagros
pour "Penser la dimension humaine à l'hôpital"
édité chez Seli Arslan en octobre 2003
Présents : G. Pineau, Ph. Bagros, C. Niewiadomski, C. Abels,
D. Guestault, S. Gontier, N. Lamblin, P. Audurier, J. Bole, M. Le Padellec,
N. Bire, H. Reau, G.de Fontaubert, E. Chabot, P. Fustier, M. Cleon-Richard,
H. Breton, C. Arnal, M. Chali, N. Croyere.
Excusées : M. Lani-Bayle, M. Molinié.
G. Pineau présente les deux auteurs.
Bien que de générations différentes et de trajets
dissemblables, Ph. Bagros et C. Niewiadomski parviennent à publier
un travail peu évident puisqu'il s'agit d'une œuvre collective.
Quarante personnes sont, en effet, mobilisées pendant plus de
deux ans dans le service de néphrologie et d'immunologie du CHU
de Tours afin de participer à la réalisation de cette
recherche-action. G. Pineau observe par ailleurs que, chose rare à
l'Université, deux secteurs collaborent : Médecine et
Sciences de l'Education.
C. Niewiadomski et Ph. Bagros évoquent tour
à tour les origines du projet puis les enjeux affectifs et théoriques
de cette entreprise de remémoration du service.
C. Niewiadomski prend conscience, lors d'un stage au cours duquel il
lui était proposé d'étudier un aspect plutôt
managérial du service de néphrologie, de l'existence d'une
culture de service singulière et de l’importance de deux
"héros organisationnels": E. Favière et Ph.
Bagros. Il lui semble alors important de prendre en compte la parole
des acteurs et de s'interroger sur la possibilité d'écrire
une histoire de vie collective, rassemblant des personnels du service
mais également des patients.
Un important de travail de contractualisation s'avère essentiel
et de nombreuses négociations permettent de travailler dans quatre
groupes : un groupe constitué de patients et trois autres des
personnels disposés à participer, sachant que l'histoire
du service se déroule sur trente ans.
Ph. Bagros reconnaît combien ce fut une chance
de travailler avec C. Niewiadomski venant des Sciences de l'Education
et d'avoir pu obtenir l'aide précieuse de G. Pineau pour faire
aboutir ce travail. Il s'agit bien d'une œuvre collective qui relate
une histoire mettant en perspective deux temps : "le bonheur dans
des conditions épouvantables pour créer le service puis
l'efficacité d'un service avec du personnel moins heureux".
Le service de néphrologie possède la particularité
de voir les patients venir une grande partie de leur vie.
Les gens sont tout d'abord "heureux" parce qu'ils sont "reconnus
puis deviennent "malheureux" parce que trop peu nombreux et
"insuffisamment reconnus" dans un univers médical requérant
une hyper- productivité.
Pour C. Niewiadomski , quels sont les enjeux de ce
travail ?
- La mise en valeur du fonctionnement original d'un service,
- La conscientisation de l'histoire du service, de l'investissement
individuel et collectif,
- La visibilité sociale puisqu'il est ainsi montré que
l'hôpital n'est pas une entreprise,
- Le secteur des histoires de vie (les auteurs ont un autre projet que
le résultat scientifique). La logique d'émancipation,
la dimension communautaire, l'éthique sont prises en compte.
La méthodologie est celle de la recherche-action.
Les résultats de la recherche sont restitués aux personnes
impliquées. Il s'agit bien d'un "co-investissement dialectique",
pour reprendre l'expression de G. Pineau. Dans une perspective constructiviste,
un travail est mené sur les représentations des acteurs,
leur parcours, leurs savoirs d'expérience.
Les résultats de la recherche : une posture
clinique privilégiant la notion de prendre soin
Cette notion de "prendre soin" doit être envisagée
dans une quadruple dimension : celle de l'équipe, de la technique,
des patients et de la souffrance. Ainsi, la seule approche managériale
à l'hôpital ne saurait être convoquée. Il
s'agit bien du souci de soi, de l'autre, de l'institution pour reprendre
la question de la primauté de l'éthique sur la morale
selon P. Ricoeur (1991). Dans leur conclusion, les deux auteurs indiquent
que, "…l'histoire du service de néphrologie et d'immunologie
clinique du CHRU de Tours montre bien comment un collectif de travail
a pu inscrire son action dans ce souci éthique de l'exercice
d'une pensée critique au service de l'action collective".
(p. 189).
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Les questions et remarques des participants ont trait
:
- au recueil des données,
- à l'intérêt de mettre chacun en situation de prendre
conscience de sa part de "sujet communautaire", d'observer
comment une utopie peut survivre à elle-même,
- à la contractualisation,
- à l'aspect novateur des histoires de vie en collectivité,
- à l'approche des récits de vie pour comprendre la complexité
d'un service,
- à la publication des propos dits confidentiels,
- à la reconnaissance du personnel par les patients.
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